Histoire
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Nichée sur les hauteurs de la ville, la cathédrale du Puy-en-Velay et sa mystérieuse Vierge noire veillent sur les habitants des terres volcaniques de Haute-Loire. Plongez dans l’histoire d’un site religieux hors du commun, devenu point de départ incontournable du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La cathédrale du Puy-en-Velay, lieu de culte mythique au sommet d’un volcan auvergnat
La légende ancestrale de Notre-Dame du Puy-en-Velay
L’histoire de la cathédrale du Puy-en-Velay est tout aussi étonnante que son architecture. En Auvergne, on raconte qu’une femme souffrant d’une fièvre maligne rencontra la Vierge Marie. Elle s’allongea sur une pierre du Mont Anis et se releva guérie ! Sur la pente de cet ancien volcan, alors occupé par un temple gallo-romain, l'évêque Scutaire fait bâtir un nouvel édifice. Les premiers murs de ce qui deviendra un haut lieu de culte français sont probablement érigés dès le Ve siècle ; de cette époque très mal connue témoigne encore une partie du Baptistère Saint-Jean !
Si vous franchissez les portes de la cathédrale du Puy, ouvrez l'œil ! Vous apercevrez certainement des visiteurs venus s’allonger sur cette fameuse pierre des fièvres aux teintes bleu-noir.
© Reproduction Philippe Berthé / CMN
Une véritable révélation pour de nombreux pèlerins
Attirés par les manifestations divines qui s’y produisent, de nombreux pèlerins se pressent devant la façade de l’église du Puy-en-Velay. L’affluence est telle que le monument devient, dès la fin du Xe siècle, un sanctuaire incontournable pour venir prier Marie, et plus tard un grand point de départ pour les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Victime de son succès, la cathédrale de Notre-Dame du Puy est soudain trop petite pour accueillir les fidèles. La « Lourdes du Moyen Âge » doit pousser ses murs !
© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux
La cathédrale du Puy-en-Velay voit les choses en (très) grand
Au cours du XIe et du XIIe siècle, l'agrandissement de Notre-Dame-du-Puy relève d’une véritable prouesse. Tenez-vous prêts : quatre travées sont ajoutées à la bâtisse originelle, dont deux sont construites… dans le vide ! La partie inférieure est suspendue dans les airs, soutenue par des voûtes et des piliers massifs qui compensent le dénivelé de la pente volcanique.
Grâce à cette architecture audacieuse, vous entrez dans l’église par un long escalier principal qui débouche directement en plein milieu du chœur.
© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux
La naissance de l'ensemble cathédral
À la même époque, un cloître polychrome majestueux vient compléter l'édifice massif qui domine toute la cité du Puy-en-Velay. C'est ici que la communauté des clercs de la cathédrale se réunit, formant un Chapitre de chanoines (d'où le nom de la salle capitulaire où se tenaient leurs réunions avant de devenir une chapelle funéraire). Un ensemble de bâtiments imposants entourent bientôt le cloître, transformant la haute cité en un ensemble cathédral au grand complet témoignant de la puissance des chanoines et de l'importance du sanctuaire vellave.
De ce faste témoigne le Logis des Clergeons, d'abord destiné à l'élite des chanoines au XIIe siècle, puis à ses petits clercs au XVIe siècle. Le pouvoir ecclésiastique ne craint pas les périls du Moyen Âge, grâce aux 5 niveaux de l'impressionnant bâtiment des Mâchicoulis. On y trouvait alors une bibliothèque, mais aussi la grande salle des États du Velay, et dans ses niveaux inférieurs, des vivres pour l'Hôpital placé sous l'autorité du chapitre cathédral. Un incroyable donjon verrouillait même cet ensemble au nord, ainsi vous entendrez certainement parler de cette tour Saint-Mayol disparue...
Ce vaste ensemble cathédral témoigne de la puissance des chanoines de l’époque. Il attire d’ailleurs d'importants personnages historiques. Parmi eux, des princes des provinces voisines, mais aussi des rois de France tels que Louis IX, Charles VII, François Ier, des papes comme Léon IX ou Urbain II : tout grand du royaume a pu passer au Puy au Moyen Âge !
© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux
Un monument majeur de l’art roman à la croisée des influences
La cathédrale Notre-Dame du Puy est le fruit d’un exploit architectural, mêlant diverses influences, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. De style roman, elle se pare de plusieurs éléments empruntés aux cultures byzantines et orientales. Portes en bois sculptées, tableaux, fresques et peintures murales… Vous risquez de ne plus savoir où donner de la tête, tant cet ancien sanctuaire marial de la chrétienté regorge de merveilles inestimables.
En savoir plus sur le trésor exceptionnel de la cathédrale
Mais aussi, et surtout, elle abrite la célèbre Vierge noire du Puy, auprès de laquelle bon nombre de fidèles viennent se recueillir. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette énigmatique statue en bois de cèdre ? Elle est brûlée en 1794 par des révolutionnaires, emportant avec elle le mystère de ses origines... Une autre Vierge noire locale est choisie pour prendre sa place au-dessus du maître-autel. C'est à l'étage du cloître, dans la salle des États du Velay (Trésor), ou bien dans la chapelle des Reliques, que vous pourrez apercevoir deux copies réalisées d'après la statue d'origine. De facture romane et byzantine, voilà l'Image mystérieuse que venaient prier les nombreux pèlerins depuis au moins le XIe siècle...
© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux
D'importants travaux de restauration
Depuis le Moyen Âge, l’ensemble cathédral du Puy-en-Velay fait l’objet de nombreux travaux de restauration. Cependant, la structure reste fragile et, au milieu du XIXe siècle, la façade occidentale de l’église doit être reconstruite. Les architectes Mallet puis Mimey sont tour à tour chargés du projet. La façade est d’abord déposée puis ses matériaux sont identifiés et numérotés. Ensuite, elle est reconstruite à l’identique avec de nouvelles pierres. À cette même période, c’est la consécration ! Elle est élevée au rang de basilique mineure par le Pape Pie IX.
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, Notre-Dame du Puy-en-Velay a conservé tout son charme d’origine. Elle est désormais gérée par le Centre des Monuments nationaux et continue de séduire chaque année des milliers de voyageurs venus du monde entier. Et qu'en est-il de vous ?
© Patrick Müller / Centre des monuments nationaux